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traces d'usure, traces de temps, traces d'existance, je suis plante, je suis là même si tu ne me vois pas, même si tu ne me reconnais pas.
Habituellement nous grandissons ailleurs qu'ici. Ici ce sont les jardins de Chaumont sur Loire.
Pour l'occasion, poêtes, photographes, architectes, jardiniers, paysagistes et rêveur se retrouvent et inventent leur jardin idéal.
Nous sommes dans "le jardin flottant des songes" de Jean-Philippe Poiré Ville.
Dans la grande serre, ils nous choisissent en fonction de notre couleurs,
nos vertus notre allure,
notre symbolique,
Ou simplement, pour la douceur de nos feuilles.
Sortie d'une benne recouverte de rouille, c'est dans cet état d'usure, fanée que je suis conservée.
Précis est l'instant dans lequel mes teintes sont écrites.
mais en réalité, c'est au frais, entre les buvards, que mon état métamorphique se lit.
avant d'appartenir à l'humus, je suis délicatement détachée du sol. je deviens mémoire d'une strate de mon pays. sage.
Jardin de Chaumont sur Loire.
"mauvaises herbes"
définition du dictionnaire :
"Les mauvaises herbes, souvent ligneuses ou herbacées, sont des espèces végétales pouvant s'avérer envahissantes et difficiles à éliminer. Aussi connues sous le nom d'adventices, les mauvaises herbes dans les jardins sont susceptibles d'endommager les autres plantes présentes au même endtroit"
Dans les cultures intensives, les "mauvauses herbes" regroupent toutes les plantes qui ne font pas partie de la semence agricole.
Une discipline appelée la "malherbologie" a ainsi été créé afin d'étudier la "mauvaise herbe" et les moyens pour l'éliminer ( herbicides et techniques diverses de gestion )
Ici, dans cet herbier, ces plantes sortent du contexte du jardin, de l'exploitation agricole. Un temps d'arret permet un regard, une observation.
"mauvaises herbes" seront toujours entre guillemets.
Nous avons choisi ce terme non neutre, péjoratif qui reduit ces plantes à des herbes envahissantes, néfastes.
- Pourtant, certaines se consomment en décoction, où finissent dans une bonne omelette, comme l'achillée mille-feuilles.
- Pourtant, elles portent des appelations scientifiques qui les ancre dans le règne végétal, la science, l'étude de la botanique.
Grâce aux fossiles de plantes, d'arbres, les archéologues retracent l'histoire de la formation des paysages, quelques soient leur nature, leur utilité. Je les ai alors cueilli afin de trouver leurs véritables noms latins, une identité qui les relie à une espèce, une sous-espèce, une famille (herbacées).
Le long du chemin non loin du 19 rue de la forêt, elles bordent cette limite entre la route et la terre. Parmis ces plantes, le "gaillet gratteron" (Galium aparine), cette plante au manteau rugeux. Souvenez vous, quand vous étiez petit, vous les jetiez sur les autres. Leurs fruits, de petites boules piquantes qui se glissent sous les chaussettes. Avec leur tiges et feuilles velues, elles s'accrochaient aux mailles des pulls en laine.
J'en observe par dizaines : Achillea millefolium, Ambrosia artemisiaefolia, le lamier, le liseron ect...
Les fougère habitent Terre depuis plus de 400 000 000 d'années. Les premieres ont connu l'apparition des dinausores, des hommes, des insectes.
Je découvre cette grotte, sombre, où tous les temps qu'elle a traversé se dressent face à moi, dans un seul et même espace sous une départementale. Dans cette grotte, des coquilles d'huitres recouverte de crottes de chauves souris.. sur une souche d'arbre qui s'éfritte à peine notre petit la frôle, est recouverte de petites moules. Ce sont des fossiles. Et puis il y a ces fougères scolopendres qui cotoie verticalité, horizontalité, ombre et lumière. Toutes, naissent croissent, se reproduisent depuis la nuit des temps, depuis que la moule fossilisée d'à coté s'est logée dans cet ancien lac, ou cette ancienne mer.