Et puis, pendant une année complète, j'ai appris à habiter la terre autrement. Ou tout se faisait à plusieurs. J'ai choisi, d'aerer, de faire voyager des contextes liés à des détails de la vie quotidienne en groupe, de jouer avec. Hors contexte, j'ai pu les transformer, les faire dialoguer formellement, en oubliant toute logique. Mais bon, qui est ce que ça intéresserait ..? J'ai alors choisi d'utiliser ces objets-mémoire de notre maison, comme inspiration, pour composer un nouveau récit fictif, tiré de ma réalité, construit autour de multitudes d'autres récits passés, vécus. Les peaux de clémentines mangées mardi par Louise sont comme des petites culottes étendues sur un fil à linge. L'autre jour, manque de pot, on a pas trouvé de morceaux de papier pour noter les scores d'un jeu, alors, sur une miette de papier de 5 cm, nous avons tenté de faire rentrer une multitudes de chiffres et d'informations. Ici, c'est devenu un quadrillage rouge, blanc., où lignes et chiffres s'entrecroisent. Tous les mégots de cigarettes d'un cendrier, se juxtaposent comme un sentier et forment une nouvelle ligne qui lit les éléments de cette composition. Chaque chose inspire une autre. Vivre en groupe, c'est des rebonds, des échanges, des vides, beaucoup de remplissage, des assemblages, des distances, des liens, des collages, des histoires. Alors, je redessine avec les objets qui m'ont entouré, avec les traces laissées par chacun qui à leur tour archive une bribe de vie partagée.